Histoire

EN EUROPE de l’OUEST

- Dans la Grèce antique, les éleveurs de chevaux mélangeaient des baies d’argousier à la nourriture de leurs étalons afin de leur donner une belle robe lustrée et un regard vif.

- Le botaniste suisse Johannes Bauhin (1541-1613) écrit : « les baies d’argousier sont excellentes pour l’estomac et calment les nausées. Elles stimulent la production de salive et apaisent la soif des personnes touchées par la fièvre. Elles ont une action purgative. Le jus d’argousier est recommandé en cas de diarrhée ».

- Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) brava l’interdiction de manger ces fruits d’une « couleur mortelle ». Il en conclut qu’après un bon repas et un bon sommeil réparateur, il se réveilla frais et dispo le lendemain.

- Jusqu’au XIXe siècle, en Europe de l’Ouest, c’est une plante méconnue. On l’utilise essentiellement pour fixer les dunes et talus, pour renforcer les sols meubles ou comme décoration avec des bouquets riches en baies orange.

- Le Docteur Jean Valnet (1920-1995) dans son livre « La Phytothérapie – Se soigner par les plantes » indique que l’argousier est « l’un des plus riches en vitamine C, dépassant le citron et le cynorrhodon ».

En Finlande et dans les pays scandinaves


L’argousier est utilisé dans l’alimentation pour accompagner le gibier et le poisson. Ils font beaucoup de préparations comme de la confiture, des bonbons, des boissons, des purées, des mueslis, des sauces sucrées, salées ou fumées. Dans les supermarchés on trouve les baies d’argousier congelées.

En Allemagne
Après la seconde guerre mondiale, l’argousier a connu un essor formidable. Les Allemands sont de grands connaisseurs des vertus de l’argousier. On trouve dans les magasins toute une gamme de produits. Ils utilisent l’huile, le fruit, le jus, la poudre, le marc, le concentré, la purée…

- Avant les années 1930, les préparations à base d’argousier sont très appréciées et sont considérées comme des « produits de luxe ».

- En 1930 un décret de protection de la nature interdit de couper les branches d’argousier. 

- En 1940 C. Griebel et G. Hesse publient les différentes vitamines présentes dans l’argousier. 

- En 1941 Le docteur en Médecine Bernhard Hörmann et le Docteur en Pharmacie M. Löhner informent le grand public de la haute teneur en vitamine C contenue dans l’argousier. Dans leur article ils déclarent que cette plante est « la meilleure source de vitamine C naturelle ».

Lors de son expérience, le Docteur Hörmann nota « au bout du compte, en me constituant des réserves de vitamine C et en buvant de grandes quantités de jus d’argousier, j’ai constaté une augmentation subjective et objective de mes forces physiques, mentales et psychiques ». 

- En 1952 , Gerhard Darmer de l’institut botanique de Liepzig, publie une monographie consacrée à l’argousier. 

- En 1965 apparaissent les premières plantations biologiques.

- En 1982 le Docteur H-J Koch, ingénieur agronome, crée une « coopérative pour la culture de l’argousier ». 

- En 2000 création de l’association « Les amis de l’argousier »

- La 6e Conférence de « l’Association Internationale de l’Argousier » (ISA) qui regroupe des scientifiques, des cultivateurs, des professeurs et des docteurs, a eu lieu à Potsdam en octobre 2013.

Témoignage de Mme C :
Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands faisaient récolter l’argousier par les travailleurs, les scolaires, les prisonniers, afin d’envoyer l’argousier aux soldats qui combattaient sur le front russe.

Ce qui est intéressant c’est de savoir que les Russes en faisaient autant !

EN RUSSIE

- Dès 1850 le chercheur russe S Shukin a découvert les propriétés et les vertus médicinales du jus d’argousier.

- Avant les années 1920 l’argousier est longtemps resté une denrée rare. En ville on pouvait se procurer le jus d’argousier que dans les cercles politiques les plus huppés, où on servait aux invités de marque un cocktail Vodka-Argousier.

- En Sibérie, on fabrique un « vin de fruits d’argousier »

- En 1920 Lénine vote un décret imposant le développement de la culture de l’argousier à des fins militaires.

- En 1934 une loi en Sibérie impose un rendement minimum collecté par l’état.

- Entre 1940 et 1960 les agronomes affinent et sélectionnent les différentes variétés. Les premiers clonages ont lieu, ils réussissent à mettre au point un argousier sans épines qui porte plus de fruits.

- Depuis 1960 la culture est intensive en Russie (région Novossibirsk).

- En 1969 la Russie organise le premier congrès consacré à l’argousier.

- En 1981 lors d’un vol spatial russo-mongol, un cosmonaute a indiqué à un journaliste une expérience de consommation d’argousier « en vol ». Les chercheurs ont démontré que l’argousier régénère les facultés physiques.

- L’argousier figure sur la liste officielle des médicaments russe !

EN ASIE
Au Tibet, en Mongolie et en Chine

- L’argousier est mentionné dans un des quatre livres de la pharmacopée du célèbre médecin Yuthog Yonten Gonpo - traité classique du VIIIe siècle qui s’intitule « Gyü-Shi » - un des traités les plus anciens du Tibet. Il y est répertorié dans plus de 300 préparations à base d’argousier.

- Pour les Tibétains l’argousier est un remède doux et régulateur. Il permet de traiter les « maladies froides » et les « maladies chaudes ».

- En cas de maladie froide « il apporte de la chaleur, réduit la quantité d’humeur, purifie les poumons et exerce un effet désintoxiquant. Il calme la toux et limite les expectorations, creuse l’appétit et donne de l’énergie, notamment à l’estomac, à la rate et aux poumons ».

- En cas de maladie chaude « il fait baisser la fièvre, apaise la soif et restreint l’inflammation ».

- Le Docteur Yeshe Donden, médecin du Dalaï Lama, explique le rôle essentiel des plantes dans la vie quotidienne au Tibet : « En raison de ses vertus médicinales, l’argousier y est très apprécié. Dans ce pays, il protège les habitants du froid et de l’épuisement, des accès de faiblesse, du manque d’exercice physique et mental, mais aussi sur le vieillissement ».

Fabrication du jus d’argousier dans l’Himalaya

Récolte de l’argousier dans l’Himalaya

- Depuis 1970, l’argousier fait partie du catalogue de la médecine populaire mongole.

- Depuis 1977, l’argousier fait partie de la pharmacopée officielle chinoise.

- En 1988 lors des Jeux Olympiques de Séoul, les autorités chinoises ont révélé que les athlètes chinois avaient consommé des préparations à base d’argousier comme stimulant autorisé.

Témoignage :

- Souvenirs d’un médecin tibétain vivant en occident depuis longtemps : « Enfant, je me blessais aux épines de l’arbuste en cueillant ses fruits. Il suffisait de frotter l’égratignure avec le jus d’une baie et aussitôt la douleur disparaissait. La blessure ne s’infectait pas, cicatrisait et guérissait en un temps record ».

Encore aujourd’hui de multiples recherches et essais cliniques sont en cours dans de nombreux pays. L’argousier n’a pas dévoilé toutes ses merveilleuses propriétés !